La tuberculose est une maladie infectieuse très ancienne causée par la bactérie
Mycobacterium tuberculosis, provenant peut-être du bétail. Bien que le terme « tuberculose » ait été inventé en 1834, on croit que la bactérie qui la cause existe depuis trois millions d'années. Même ainsi, la tuberculose n'est devenue la plus meurtrière des maladies contagieuses du monde durant les trois derniers siècles.
Historiquement, les chercheurs avaient identifié trois formes principales de tuberculose depuis l'antiquité. La première a été identifié en Égypte, où des momies ont été découvertes avec des déformations squelettiques dans la colonne vertébrale (plus tard appelée mal de Pott). Des squelettes présentant des déformations similaires ont également été trouvés dans les Amériques. Au Moyen Âge, la tuberculose se manifestait par la scrofule ou par l'infection des glandes cervicales avec écoulement de pus. La troisième forme de tuberculose est survenue au XVIIe siècle : la tuberculose pulmonaire. Au cours du siècle suivant, la maladie ravagea des villes comme Londres, où un décès sur quatre était attribué à la tuberculose. C'était la principale cause de décès chez les adultes. Le scientifique allemand Robert Koch a finalement découvert la bactérie de la tuberculose en 1882, pour laquelle il a remporté le prix Nobel.
On pense que la tuberculose est venue en Nouvelle-France au XVIIe siècle avec l'arrivée des Européens. Avec chaque nouvelle vague d'immigrants, il y avait plus de tuberculose, qui a finalement atteint également les communautés autochtones. Comme pour de nombreuses autres maladies telles que la variole et la rougeole, la tuberculose fut dévastatrice pour les populations autochtones, qui n’avaient pas d’immunité naturelle contre la maladie. Au milieu du XIXe siècle, la maladie s'était propagée jusqu'aux côtes ouest du Canada.
Même si la tuberculose était présente aux débuts de la Nouvelle-France, elle n'a fait des ravages sur la population canadienne (d'origine européenne) qu'aux XIXe et XXe siècles. En 1867, la tuberculose était la principale cause de décès au Canada. Entre 1896 et 1906, la tuberculose a été la maladie infectieuse la plus meurtrière au Québec, tuant plus de 33 000 personnes. Les raisons du taux élevé de victimes ont été attribuées à l'urbanisation et à l'industrialisation. La plupart des personnes infectées vivaient dans des zones urbaines et travaillaient dans des usines, où l’hygiène faisait défaut.
Après la fin de la Première Guerre mondiale, les nouvelles médicales en provenance d'Europe démontraient clairement qu'une bactérie causait la tuberculose. Toute personne infectée devenait essentiellement un paria qui devait être isolé. Cela a conduit à l'ouverture de plusieurs sanatoriums, où les patients pouvaient rester isolés. Au Québec, le premier sanatorium ouvre en 1907 à Ste-Agathe-des-Monts. La plupart des sanatoriums étaient gérés par des organisations bénévoles, dont les membres faisaient souvent partie de l'élite de la société. Au départ, seuls les patients aisés pouvaient se permettre un séjour en sanatorium.
Dans les années 1920, des cliniques mobiles de lutte contre la tuberculose ont été
créées, permettant un diagnostic et un traitement plus rapides des patients tuberculeux. Des appareils mobiles à rayons X étaient utilisés pour détecter la tuberculose avant l'apparition des symptômes externes.
En 1953, le Canada comptait 101 sanatoriums dans tout le pays.
La streptomycine, le premier antibiotique capable de tuer les bactéries de la tuberculose, a été découverte en 1944. Dans les années 1950, ce médicament, ainsi que plusieurs autres fournis gratuitement, étaient largement utilisés pour traiter la tuberculose au Canada. Une fois que des antibiotiques efficaces ont été découverts, le besoin de sanatoriums a diminué. Le dernier sanatorium canadien a fermé ses portes dans les années 1970.
Comme dans d'autres pays développés, il y a très peu de cas au Canada chaque année. Cependant, l'incidence de la tuberculose chez les membres des Premières nations, les Inuits et les personnes nées à l'extérieur du Canada est encore disproportionnée. Depuis les années 1970, Lac Brochet et plusieurs autres communautés des Premières Nations au nord du Manitoba ont enregistré des taux de tuberculose parmi les plus élevés au monde. Les taux de tuberculose chez les autochtones sont de 8 à 10 fois plus élevés que la moyenne canadienne.
Si quelqu'un au Canada contracte la tuberculose, il ou elle est obligé(e) de le déclarer. Au Québec, c'est la seule maladie infectieuse qui nécessite un traitement obligatoire. Pour guérir la tuberculose, une personne infectée doit prendre des antibiotiques pendant 4 à 6 mois, normalement une combinaison de 2, 3 ou 4 médicaments différents. Sans traitement, la moitié des personnes infectées par la tuberculose mourront dans les 5 ans.
La tuberculose (TB) peut se développer rapidement après le 1er contact avec le microbe. Elle peut aussi apparaître plusieurs années plus tard.
La TB diminue au Québec depuis les 30 dernières années. Grâce aux traitements et au suivi des personnes atteintes, le nombre de nouveaux cas est peu élevé au Québec, et varie entre environ 200 à 280 par année. Les taux de tuberculose au Québec sont parmi les plus bas au Canada. Ils sont aussi plus faibles que ceux de plusieurs pays industrialisés.
La tuberculose peut prendre 2 formes :
l’infection tuberculeuse latente;
la tuberculose active.
Infection tuberculeuse latente
L’infection tuberculeuse latente est un état où une personne est infectée par le microbe de la tuberculose, mais où celui-ci est dormant. La personne atteinte ne présente aucun symptôme. L’infection tuberculeuse latente n'est pas contagieuse. Un traitement antibiotique préventif peut être recommandé à la personne atteinte de cette forme de tuberculose pour éviter que la maladie devienne active dans le futur. Chez 90 % des personnes atteintes, l’infection demeurera latente et ne se transformera pas en tuberculose active.
Tuberculose active
La tuberculose active est un état où les microbes de la tuberculose sont actifs et entraînent des symptômes. Cela indique que le système immunitaire d’une personne infectée par le microbe de la tuberculose n’a pu se défendre adéquatement contre celui-ci. La maladie se développe le plus souvent au niveau des poumons, mais d’autres organes comme les ganglions, les reins et les os peuvent aussi être atteints.
Symptômes
La personne atteinte de l’infection tuberculeuse latente ne se sent pas malade. Elle ne présente aucun symptôme.
Les symptômes de la tuberculose active dépendent de la partie du corps infectée. Lorsque la tuberculose se loge dans les poumons (tuberculose pulmonaire), ses principaux symptômes sont :
une toux qui dure plus de 3 semaines,
souvent accompagnée de crachats;
de la fièvre;
une grande fatigue;
une perte d'appétit;
des sueurs nocturnes;
une perte de poids.
Transmission
L’infection tuberculeuse latente n’est pas contagieuse. La tuberculose active peut être contagieuse, selon la partie du corps touchée. La tuberculose pulmonaire est souvent contagieuse. Lorsque d’autres organes ou tissus à l’intérieur du corps, comme les reins ou les os, sont infectés, la maladie n’est pas contagieuse. Lorsqu’une personne atteinte de la tuberculose pulmonaire tousse et éternue, elle projette des microbes dans l’air. D’autres personnes peuvent s’infecter en inspirant ces microbes. La personne traitée contre la tuberculose cesse habituellement d’être contagieuse quelques semaines après le début du traitement. Le médecin traitant détermine la fin de la période de contagion selon des critères précis, en collaboration avec les intervenants de santé publique.
Traitement de l’infection tuberculeuse latente
Un traitement antibiotique préventif de quelques mois peut être recommandé pour éviter que la maladie se développe plus tard.
Traitement de la tuberculose active
La tuberculose se traite par plusieurs médicaments qu’il faut prendre régulièrement pendant plusieurs mois. La majorité des cas de tuberculose peuvent être guéris lorsque les médicaments sont pris correctement. Lorsqu’elle est traitée, la tuberculose n’est plus contagieuse.
La personne atteinte peut parfois devoir être hospitalisée pendant une courte période. Elle peut par la suite continuer son traitement à la maison et reprendre une vie normale.
Dépistage de l’infection tuberculeuse latente
Deux tests permettent de détecter l’infection tuberculeuse latente. Le plus courant est le test cutané tuberculinique (TCT), qui consiste à faire une injection sous la peau. Le test de libération de l’interféron gamma est plus rare et nécessite une prise de sang.
Le TCT permet de déterminer :
si vous avez déjà été en contact avec le microbe de la tuberculose;
si vous risquez de développer la maladie plus tard.
Le TCT nécessite 2 visites médicales :
1re visite : un professionnel de la santé injecte une petite quantité d'une substance, appelée tuberculine, sous la peau de votre bras.
2e visite : après un délai de 48 à 72 heures, le professionnel de la santé analyse la réaction sur votre bras pour déterminer si la réaction est positive ou négative.
Lorsque le professionnel de la santé détermine que la réaction est positive, il pourra vous recommander des examens complémentaires comme une radiographie pulmonaire et un examen médical. Un traitement préventif pourrait également vous être recommandé.
Pour plus d’information sur le dépistage, vous pouvez consulter un professionnel de la santé ou appeler Info-Santé 811.
Vaccination Il existe un vaccin contre la tuberculose, connu sous le nom de BCG. Cependant, ce vaccin n’est pas largement distribué au Canada et n’est pas recommandé pour la population générale au Québec. Il sert surtout à diminuer le risque de développer une forme très sévère de tuberculose chez les jeunes enfants dans des milieux où la transmission de la maladie est très élevée.
Facteurs de risque Tout le monde peut attraper la tuberculose. Au Québec, la majorité des cas de tuberculose sont détectés chez des personnes qui ont habité ou voyagé dans des régions du monde où la tuberculose est encore très fréquente, comme certains pays d’Asie ou d’Afrique.
Les régions du Québec qui rapportent le plus de cas de tuberculose sont Montréal, la Montérégie et Laval.
La transmission de la tuberculose est plus fréquente dans la région du Nunavik que dans d’autres régions. C’est la région du Québec où les taux de tuberculose sont les plus élevés, bien que le nombre de cas soit relativement faible. Les inégalités sociales et les conditions de logement font partie des facteurs possibles pour expliquer cette tendance.
D’autres situations favorisent l’exposition aux microbes de la tuberculose, par exemple:
vivre sous le même toit qu’une personne atteinte de la maladie. Les proches qui sont en contact fréquent et prolongé avec une personne atteinte, comme des collègues de travail, courent aussi plus de risques d’être infectés par la tuberculose;
être en situation d’itinérance;
avoir séjourné dans un établissement de détention.
Chez les personnes déjà exposées à la tuberculose et qui ont une infection tuberculeuse latente, l’affaiblissement du système immunitaire peut favoriser la progression vers la tuberculose active. C’est le cas des personnes ayant une infection au VIH, par exemple.
Aide et ressources Si vous avez été en contact avec une personne atteinte de tuberculose et que vous vous inquiétez à propos de votre état de santé, appelez Info-Santé 811.
Chez RespirO2, nous vous offrons l'enseignement sur la maladie et des
évaluations cardiorespiratoires pour faire le suivi de l'évolution de la maladie. Votre inhalothérapeute aura l'équipement nécessaire pour se protéger contre la TB.
Guylaine Gauthier, inhalothérapeute
438-881-0528
Sources: The French Canadien Genealogist
Québec.ca
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