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Photo du rédacteurGuylaine Gauthier

Embolie pulmonaire

L’embolie pulmonaire est l’obstruction d’une artère des poumons (artère pulmonaire) par un agrégat solide apporté par la circulation (un embole), généralement un caillot sanguin (thrombus) ou rarement un autre matériau.


Les artères pulmonaires transportent le sang du cœur aux poumons. Le sang s’enrichit de l’oxygène des poumons et repart vers le cœur. À partir du cœur, le sang oxygéné circule vers le reste du corps pour apporter de l’oxygène aux tissus. Quand une artère pulmonaire est bloquée par un embole, la personne peut ne pas avoir suffisamment d’oxygène dans le sang. Les emboles de grande taille (emboles pulmonaires massifs ou à haut risque) entraînent une obstruction telle que le cœur ne peut plus pomper suffisamment de sang dans les artères pulmonaires qui restent ouvertes, et la tension artérielle diminue. Si la quantité de sang pompé est trop faible ou si le cœur est trop surchargé, cela peut entraîner un état de choc et la personne peut mourir. Parfois, l’obstruction du flux sanguin entraîne la mort d’une partie du tissu pulmonaire, ce que l’on appelle infarctus pulmonaire, qui peut provoquer de vives douleurs mais qui est réversible.


Elle affecte principalement les adultes.


Statistiques

Aux États-Unis

  • Le tiers des décès par embolie pulmonaire survient dans l'heure qui suit les premiers symptômes.

  • Le diagnostic d'embolie pulmonaire n'est pas suspecté chez plus de 70% des patients qui en sont décédés.

Au Québec

  • 4000 cas d'embolies pulmonaires par année

  • Incidence de 60 à 70 cas par 100 000 individus

  • Mortalité globale de 3 à 12%

Causes

La cause d’un thrombus veineux n’est pas toujours décelable, mais il y a très souvent des facteurs de prédisposition (facteurs de risque) évidents. À savoir :

  • Âge avancé, notamment au-delà de 60 ans

  • Troubles de la coagulation sanguine (risque accru de thrombose, appelé hypercoagulabilité)

  • Cancer

  • Cathéters insérés dans une grande veine pour administrer des médicaments ou des nutriments (cathéters veineux)

  • Troubles de la moelle osseuse qui rendent le sang trop épais

  • Affections favorisant la formation des caillots sanguins (troubles de la coagulation ou troubles thrombotiques)

  • Insuffisance cardiaque

  • Mobilité réduite (par exemple, après une intervention chirurgicale ou une maladie ou pendant un long trajet en voiture ou en avion)

  • Infections (certaines infections graves provoquent une inflammation du système qui prédispose à la formation de caillots, la covid-19 est particulièrement susceptible de déclencher des caillots)

  • Lésion du bassin, de la hanche ou d’une jambe

  • Maladie rénale appelée syndrome néphrotique

  • Intervention chirurgicale majeure au cours des 3 derniers mois

  • Obésité

  • Grossesse ou période suivant l’accouchement

  • Antécédents de caillot sanguin

  • Drépanocytose

  • Tabagisme

  • Accident vasculaire cérébral

  • Prise d’œstrogènes, par exemple, pour le traitement des symptômes de la ménopause ou en contraception (dans ce cas, le risque est particulièrement élevé chez les femmes âgées de plus de 35 ans ou qui fument)

  • Utilisation de modulateurs des récepteurs d’œstrogènes (tels que le raloxifène ou le tamoxifène)

  • Utilisation d’un traitement substitutif par la testostérone

Les personnes qui restent assises pendant des périodes prolongées sans se déplacer (comme cela peut se produire pendant le transport aérien) présentent un risque légèrement plus élevé.


Les personnes atteintes du COVID-19 sont exposées à un risque accru d’embolie pulmonaire. Le risque peut être accru parce que les personnes malades ou hospitalisées sont susceptibles d’avoir une mobilité réduite, mais la maladie elle-même peut également rendre les personnes plus susceptibles de développer des caillots sanguins.


Types d'emboles

  • Graisse: peut s’échapper dans la circulation à partir de la moelle osseuse, du fait d’une fracture d’un os long ou au cours d’une intervention chirurgicale sur les os, et former un embole. Parfois, la graisse peut également s’échapper au cours d’interventions telles que la liposuccion et la greffe de tissu adipeux.

  • Liquide amiotique: pendant un accouchement compliqué.

  • Cellules cancéreuses: en amas elles peuvent se libérer dans la circulation pour former des emboles tumoraux.

  • Bulles d'air: peuvent former des emboles si un cathéter placé dans l’une des grandes veines (veines centrales) est par mégarde ouvert à l’air. Des emboles gazeux peuvent aussi se former lorsqu’on opère une veine (par exemple pour retirer un caillot sanguin). La plongée sous-marine occasionne un risque supplémentaire (accident de décompression).

  • Matières infectés: peut former des emboles et migrer jusqu’aux poumons. Les causes incluent la prise de médicaments par voie intraveineuse, certaines infections des valves cardiaques et une inflammation d’une veine avec formation d’un caillot sanguin et infection (thrombophlébite septique).

  • Substances étrangères: habituellement par injection intraveineuse de substances inorganiques (telles que du talc ou du mercure chez les consommateurs de drogues illicites injectées), où elle peut former des emboles et migrer jusqu’au poumon.

  • Ciment: peut parfois pénétrer dans la circulation sanguine après une intervention chirurgicale appelée vertébroplastie (qui utilise du ciment osseux médical).

Symptômes

Les symptômes d’embolie pulmonaire dépendent de l’importance de l’obstruction de l’artère pulmonaire et de l’état de santé de la personne.


Les emboles de petite taille peuvent ne pas causer de symptômes, mais lorsque les symptômes apparaissent, ils se développent souvent de façon brusque.


Les symptômes de l’embolie pulmonaire peuvent comprendre

  • Essoufflement

  • des douleurs thoraciques :

    • sous la clavicule ou d’un côté

    • une douleur pointue, lancinante, brûlante, ou une vague sensation de lourdeur

    • qui peuvent s’aggraver la nuit

  • Vertiges ou évanouissement

  • Toux pouvant contenir du sang

  • Faiblesse

  • des sueurs

  • de l’anxiété

  • des douleurs pouvant rayonner jusqu’à l’épaule, au bras, au cou, à la mâchoire ou à une autre partie du corps

  • des douleurs pouvant augmenter en respirant profondément, en toussant, en mangeant, en se penchant ou en s’accroupissant

L'essoufflement peut être le seul symptôme, surtout en l’absence d’infarctus pulmonaire. Souvent, la respiration est très rapide et la personne peut paraître anxieuse ou agitée et semble avoir une crise d’angoisse.


L’essoufflement peut être présent pendant quelques semaines à quelques mois après la survenue de l’embolie pulmonaire. Toutefois, si l’essoufflement avait disparu et qu’il réapparaît soudainement, il est important de consulter rapidement un médecin.


Certaines personnes ressentent une douleur dans le thorax. Le cœur peut se mettre à battre rapidement, irrégulièrement ou les deux.


Chez certaines personnes, en particulier celles qui ont des emboles de très grande taille, les premiers symptômes de l’embolie pulmonaire sont une sensation de vertige ou une perte de connaissance. Si la personne perd soudainement connaissance, son corps peut tressaillir, donnant l’apparence de convulsions. La tension artérielle peut chuter dangereusement (une affection appelée choc), la peau peut être froide et avoir une couleur bleue (cyanose), et la personne pourrait décéder soudainement.


Diagnostic

Le diagnostic de l’embolie pulmonaire peut être difficile à établir puisque les symptômes sont compatibles avec plusieurs autres maladies pulmonaires. Le médecin procédera d’abord à un examen physique, prendra vos signes vitaux et il vous posera ensuite des questions sur vos antécédents familiaux ainsi que personnels afin de déterminer votre score de risque. En fonction du résultat obtenu et de vos signes vitaux, plusieurs examens peuvent être effectués afin de confirmer le diagnostic d’embolie pulmonaire :

  • Dosage des D-Dimères

  • Radiographie pulmonaire

  • Angiographie pulmonaire par tomodensitométrie

  • Scintigraphie ventilation-perfusion

  • Échographie des jambes

Traitements

Le principal traitement utilisé dans l’embolie pulmonaire est un anticoagulant, il peut empêcher un caillot existant de grossir et même prévenir la formation de nouveau caillot. En cas d’embolie pulmonaire sévère, un médicament thrombolytique peut être utilisé pour tenter de dissoudre les caillots, on peut aussi utiliser un cathéter pour tenter de les dissoudre. Ces médicaments comportent des risques; ils ne sont habituellement donnés qu’en situation d’urgence.


Conseils et prévention

À l’origine, l’embolie pulmonaire provient d’un caillot au niveau des jambes, alors pour prévenir la survenue d’une embolie pulmonaire, on doit éviter le plus possible la formation de caillots au niveau des jambes et la meilleure façon d’y parvenir est en modifiant quelques habitudes de vies :

  • Arrêter de fumer

  • Faire de l’exercice régulièrement

  • Éviter de rester assis pendant de longues périodes

  • Rester bien hydraté

  • Maintenir un poids santé

  • Lors de long voyage : toute personne qui voyage plus de quatre heures, que ce soit en avion, en auto, en autobus ou en train, peut être à risque de développer des caillots sanguins.

    • Porter des vêtements amples et confortables

    • Étirer vos jambes toutes les 30 minutes

    • Marcher dès que vous en avez l’occasion

    • Bien vous hydratez

    • Porter des bas de compression

Chez RespirO2, nos inhalothérapeutes peuvent suspecter une embolie pulmonaire lors de votre évaluation cardiorespiratoire, si c'est le cas, il prendra la situation au sérieux et communiquera avec les secours pour que vous puissiez voir un médecin dans les plus brefs délais.


Votre sécurité est notre priorité.


Guylaine Gauthier, inhalothérapeute




Sources: Merck Manuals

Association pulmonaire du Québec

Association pulmonaire du Canada

Ordre professionnel des inhalothérapeutes du Québec

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